En allant vers cet immeuble du XIXe siècle, on retrouve le Paris du Second Empire et le milieu artistique qui s’est alors installé dans ce nouveau quartier résidentiel de la Plaine Monceau.
Cet hôtel particulier construit pour un peintre, acheté par un autre (Guillaume Dubufe), Marie Henner le rachète aux héritiers et le lègue à l’Etat pour le dédier aux œuvres d’un troisième, son oncle par alliance, Jean-Jacques Henner. Ce dernier qui avait son atelier rue Pigalle venait en effet ici en invité. Ainsi s’est perpétuée la vocation artistique du lieu.
De salle en salle, en suivant les explications de la conférencière, se révèlent les sources antiques qui ont inspiré Henner, ses origines et sa jeunesse alsaciennes, sa spécialité de portraitiste qui a lui a valu sa notoriété (1er Prix de Rome, Institut, Légion d’Honneur) ; surtout sa technique aboutie dans le traitement des visages et, à travers eux, une prédilection pour les carnations pâles et les chevelures rousses !
Au 3e étage, ajouté à l’hôtel d’origine, un dernier atelier témoigne du travail de l’artiste : palette, chevalet et surtout de laborieuses études préalables à ses œuvres.
Pour beaucoup, c’est la découverte d’une peinture austère, celle des salons officiels, oubliée de nos jours, tant son académisme a été dépassé par l’impressionnisme qui naissait alors et qui est plus admiré et mieux coté aujourd’hui… Un exemple de la relativité des modes, en peinture comme en décoration intérieure, sombre ici comme les fonds des toiles de l’artiste !
Intéressés par cette visite bien commentée, sinon tous captivés par le style des tableaux exposés, les visiteurs se retrouvent pour déjeuner dans une brasserie à deux pas du parc Monceau, replongés dans la vie d’un quartier autrement animé aujourd’hui.
Le livre d’art bien illustré, acquis par l’Amicale à cette occasion, est appelé à circuler pour rappeler à chacun ce qu’il a vu, entendu, et peut-être laissé s’échapper, et plus encore…